593] Rachida à la noce de l'héritier du trône de France
Il est des symboles qui ne passent pas inaperçus. Pour son mariage civil avec une jeune aristocrate hispano-autrichienne, Philomena de Tornos y Steinhart, le prince Jean de France, héritier présomptif du trône de France, avait insisté pour que ce soit Rachida Dati, garde des Sceaux mais surtout maire du septième arrondissement de Paris ,où il habite, qui lui remette son livret de famille. Touchée par cette délicatesse, Rachida Dati était aussi un peu émuejeudi en présidant une cérémonie qui n’avait plus, grâce à elle, l’allure habituelle des procédures vivement expédiées. L’écharpe tricolore lui barrant la poitrine, la première édile de l’arrondissement a détendu l’atmosphère en faisant un lien entre la place Vendôme et la ville dont le prince a le titre, avant de renoncer à grimper aux branches d’un arbre généalogique touffu. «L’usage veut que l’on retrace l’histoire de la famille, mais dans ce cas présent cela relève de la mission impossible» a-t-elle souri. Entourant les jeunes mariés avaient pris place le comte de Paris, sa première épouse, la duchesse de Montpensier, et les membres de la famille proche, ce qui, dans le langage des Orléans, ne peut se résumer à moins d’une vingtaine de personnes dont les titres dessinent les contours du royaume capétien: duc d’Orléans, duc de Chartres, comte d’Eu, duc d’Angoulême… Belle image en vérité de l’héritier de ce que la France a de plus traditionnel et royal, uni par celle qui est l’incarnation la plus réussie de la France moderne, fruit des mélanges culturels et ethniques. Rachida Dati eut la délicatesse de le rappeler, «il n’y a qu’une seule France» et «nous en partageons les mêmes valeurs, celles de l’amour de notre pays et du service des Français». L’assistance fut touchée. Et la famille de la mariée, venue d’Autriche et d’Espagne, fut conquise quand Rachida Dati voulut célébrer ce mariage «authentiquement européen… et vous savez combien j’aime l’Europe» à quelques heures d’un meeting pour les élections européennes. Certes, en politique, rien ne se perd. Pourtant, à voir le nombre de convives se faire photographier avec la ministre, on pouvait mesurer combien ce mariage scelle l’union de la tradition et de la modernité sur l’autel de la célébrité. Le couple sera à la noce dès le 2 mai à la cathédrale de Senlis puis au château de Chantilly, tandis que Rachida Dati vient d’être élue par l’Académie Grévin pour faire une entrée de cire dans le musée fondé au XIXe siècle par Arthur Meyer… le propriétaire du journal ultraconservateur à tendance légitimiste «Le Gaulois»! Elle y trônera en toute majesté.
source : www.tdg.ch du 23.03.09 par Stéphane Bern