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Le blog de Stéphane Bern par Florine
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19 avril 2006

61] "Les souvenirs de la Princesse Margaret sont à vendre"

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Stéphane Bern "Le Figaro" : Rubrique Reportages  lefigaro.fr

(10 avril 2006)

Pour grands que sont les rois, énonçait Corneille, ils sont ce que nous sommes.» Même à la cour d'Angleterre, les membres de la famille Windsor n'échappent pas au sort commun. Quatre ans après la disparition de la princesse Margaret, soeur cadette de la reine Elisabeth, décédée le 9 février 2002 à l'âge de 72 ans, ses enfants sont contraints de vendre une partie de ses biens pour acquitter auprès du Trésor britannique les frais de succession déjà avancés et estimés à 4 millions de livres sterling, soit 40% d'une succession valorisée à dix millions de livres. David, vicomte Linley, et sa soeur lady Sarah Chatto, issus du mariage de la princesse avec le photographe Anthony Armstrong-Jones, comte de Snowdon, ont donc sélectionné deux cents lots de bijoux et six cents lots de meubles, souvenirs historiques et objets personnels dont certains étaient devenus incompatibles avec le mode de vie moderne de jeunes couples fussent-ils issus de la famille royale.

En effet, le gouvernement de Sa Très Gracieuse Majesté avait demandé aux bénéficiaires d'appartements dits «de grâce et de faveur» au palais de Kensington de bien vouloir déménager et se reloger à leurs frais. Secrétaires, commodes, pare-feux, miroirs dorés, tables, bureaux, toutes ces pièces de mobilier historique frappées au chiffre couronné de la reine Mary et offertes à sa petite-fille cadette Margaret seront donc dispersées sous le feu des enchères.

Il s'agit là de la dernière chance pour un particulier, fût-il collectionneur, antiquaire ou simple amateur de souvenirs historiques, de se procurer un meuble ou objet de provenance royale. En effet, depuis 1987, a été créé à Buckingham Palace un trust pour sauvegarder et préserver des prochaines successions les collections royales dans lesquelles ont même été incorporés les cadeaux d'Etat, d'entreprises ou de corporations.

Une occasion unique, donc, qui échoit à la maison de vente britannique Christie's qui «s'enorgueillit depuis longtemps de la confiance de la famille royale», note François Curiel, l'un des hauts dirigeants de la société et chef du département joaillerie internationale.

La vente des collections de la princesse Margaret constitue un événement historique sans précédent, tant par l'importance des lots que par sa diversité. «Près de 90% des lots sont estimés entre 150 et 370 euros afin que tous les amateurs puissent être tentés de s'offrir une part de la légende de la princesse Margaret», précise-t-on chez Christie's, où il est établi que les objets estimés à moins de 50 000 euros seront vendus sans prix de réserve. Le clou de la vente sera certainement la tiare Poltimore, estimée 225 000 euros. Créée dans les années 1870 par le joaillier de la couronne Garrard pour Florence, l'épouse du deuxième baron Poltimore, la tiare en diamants avait été acquise au moment de l'annonce du mariage de la princesse Margaret avec Anthony Armstrong-Jones et la soeur de la reine le porta sur son voile de mariée lors de la cérémonie nuptiale, le 6 mai 1960, à l'abbaye de Westminster. L'écrin de joyaux de la princesse reflète assez bien son goût prononcé pour les bijoux autant que la volonté de sa grand-mère, l'imposante Queen Mary, et de sa mère Queen Mum de combler une jeune princesse romantique et fantasque qui dut souvent supporter en silence la position de cadette.

Ainsi, reçut-elle de sa grand-mère plusieurs rivières de diamants dont celle dite «de Lady Mount Stephen», du nom de son ancienne propriétaire, des colliers de perles et diamants Art déco que la princesse porta sur les portraits officiels de Cecil Beaton, des bracelets, des broches, des bagues... Souvent des notes manuscrites accompagnent ces cadeaux familiaux. «Pour ma chérie Margaret le jour de sa confirmation, de la part de sa grand-mère aimante Mary R. God bless you, 15 avril 1946», écrit-elle en offrant à Margaret une broche Art déco en saphir et diamants. Prénommée Margaret Rose, la princesse recevra en toutes célébrations des bijoux figurant des marguerites ou des roses constellées de diamants.

A ces bijoux il convient d'ajouter quelques petites merveilles d'horlogerie précieuse signées Fabergé dont une pendule mauve translucide estimée 1,2 million d'euros et une autre achetée à l'origine par le grand-duc de Russie Mikhail Mikhailovich. Par-delà ces trésors familiaux, tel un étui à cigarettes Cartier gravé «De ton dévoué papa», portant la signature de George VI, offert à Noël 1949 ou un éventail français du XIXe siècle offert par la tsarine Maria Fedorovna à sa soeur la reine Alexandra, belle-mère de la reine Mary, la vente devrait marquer les esprits par sa diversité.

Certains lots ne peuvent qu'aiguiser la curiosité et l'appétit d'acheteurs français comme ce dessin de Jean Cocteau dédicacé à la princesse en 1960 «Voici le seul cadeau de mariage que j'ose offrir à Votre Altesse royale avec mon affectueux respect» (estimé 1 200 euros), ou ce pare-feu offert par le président Poincaré à la reine Mary (estimé 1 200 euros). On découvrira également une boîte à cigarettes offerte par le maréchal Tito avec sa photo dédicacée, une icône dans un cadre en argent Buccellati offerte par le Pape Pie XII, un crucifix de Lalique avec une note manuscrite de feu la Queen Mum «offerte par la princesse Béatrice, la plus jeune fille de la reine Victoria», des livres dédicacés, la chaise utilisée par la reine Mary le jour du couronnement de son fils George VI et sa petite-fille Elisabeth II (450 euros), ou une boîte de 1937 contenant un kit de petit déjeuner sur le thème de Blanche-Neige et les sept nains offert à la petite princesse de sept ans. Officiellement, le palais de Buckingham a donné sa bénédiction à la vente. Son produit est estimé à 3 millions d'euros, mais l'irrationnel pourrait faire grimper les enchères au double, voire au triple des estimations.

http://www.lefigaro.fr/reportage/20060410.FIG000000045_les_souvenirs_de_la_princesse_margaret_sont_a_vendre.html

Sources : http://www.lefigaro.fr 

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