8] "Stéphane Bern, roi de l'autodérision ..."
ARCHIVES : PRESSE : "Le Figaro" du 28 Février 2005
FRANCE INTER : Critiquée à ses débuts, son émission quotidienne fête aujourd'hui ses cinq ans
L'arrivée en janvier 2000, sur France Inter, de l'ancien animateur de " Sagas" pour animer la tranche 11h-13h avait provoqué un véritable tollé médiatique. Cinq ans après, "Le Fou du roi" qui avait succédé à "Rien à voir" de Laurence Boccolini et surtout à "rien à cirer" de Laurent Ruquier, est pourtant devenu un des rendez-vous phares de la station. Une émission qui a permis à Stéphane Bern de changer son image et d'animer "20h10 pétantes" sur Canal +.
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Propos recueillis par Virginie François
Le Figaro .- Vous avez reçu un accueil glacial au début du "Fou du roi".
Cinq ans après vous êtes toujours là ...
Stéphane Bern . - Ce qui m'avait le plus choqué à l'époque, c'est qu'une certaine presse bien-pensante comme Le Monde ou Télérama me juge et me condamne avant de m'entendre. Sur France Inter, Claude Villers, avait même terminé une de ses émissions en disant :"Vive la République, comprenne qui pourra." J'ai vraiment été victime d'un délit de sale gueule.
Le Figaro.- La décision de France Inter de recruter un animateur connoté TF1 et "têtes couronnées" pouvait quand même surprendre...
S.B. C'est Jean-Luc Hees (ancien directeur de France Inter, NDLR) qui m'a fait cette proposition après m'avoir entendu comme chroniqueur chez Laurence Boccolini. Il a vu que j'étais capable de parler de sujets sérieux sans me prendre au sérieux. Mais c'est vrai qu'en me confiant cette tranche c'est comme si France Inter m'avait donné les
cléfs d'une Porsche alors que je n'avais pas le permis. En plus, c'était en cours d'année : le pire moment pour lancer une émission.
Le Figaro.- Comment parvient-on à installer une émission quand on est constamment attaqué ?
S.B. Il faut avaler pas mal de couleuvres, accepter les coups, laisser dire et surtout continuer à faire son métier en ne pensant qu'à une seule chose : les auditeurs. Aujourd'hui, j'ai la peau d'un rhinocéros, dure à l'extérieur et tendre à l'intérieur ! De toute façon, Jean-Luc Hees m'avait prévenu : "Pendant six mois tu vas puer, tu seras infréquentable." Heureusement, j'ai eu la chance d'être bien entouré avec Guy Carlier, François Morel, Stéphane Guillon, Eric Neuhoff ou Joëlle Goron. Petit à petit, on a trouvé notre ton, l'audience est remontée jusqu'aux chiffres de Laurent Ruquier , et aujourd'hui, l'émission est bien installée .
Le Figaro.- A tel point que vous êtes parfaitement intégré à la famille Inter.
S.B. La greffe a pris et je me sens bien dans cette maison. C'est le plus grand espace de liberté que j'aie connu. Mais qui dit liberté dit responsabilité. On ne peut pas dire n'importe quoi. Il n'est d'ailleurs pas facile de faire une émission de divertissement en direct tous les jours avec les risques de dérapage que cela implique.
Le Figaro.- "Le Fou du roi" a également été à l'origine de votre changement d'image ...
S.B. C'est Jean-Luc Hees qui a révélé l'insolence et l'irrévérence que j'ai toujours eues en moi sans parvenir à les exprimer à l'antenne. France Inter m'a permis de dévoiler mon vrai visage. J'ai enfin pu montrer aux gens que je n'étais pas le mec coincé de TF1 et que j'étais capable d'autodérision.
Le Figaro.- Sans vos prestations dans "Le Fou du roi", vous n'auriez pas obtenu "20h10 pétantes"...
S.B. La direction de Canal+ me l'a dit d'emblée... Et aujourd'hui, quand André Rousselet (le fondateur de Canal +, NDLR) dit qu'il retrouve l'esprit Canal dans "20h10 pétantes", c'est le plus beau compliment que l'on puisse me faire.
Le Figaro.- Comment allez-vous faire évoluer "Le Fou du roi" ?
S.B. Depuis septembre, j'essaie de faire bouger les choses, de trouver des voix manquantes. Je viens de faire venir l'écrivain Nicolas Rey et nous serons bientôt rejoints par Sophie Fontanel, elle aussi écrivain et journaliste à Elle . J'aimerais aussi que le deuxième invité de l'émission soit en rapport avec le premier pour créer un débat, un polémique. Il faudrait par exemple que Georges-Marc Bénamou, l'auteur du dernier Mitterrand, succède, sur le plateau à Roger Hanin.
Le Figaro.- D'autres projets ?
S.B. Je suis en train d'écrire un roman intitulé Un si joli monde. Il s'agit des Mémoires d'un chroniqueur mondain. Mais, surtout, je pense m'exposer un peu plus et me lancer dans le théâtre. Je devrais monter sur les planches en 2006 dans une pièce qui a été écrite pour moi.
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"LE FOU DU ROI"
France Inter, du lundi au vendredi, 11 heures à 12h35
Sources : Le Figaro du 28 février 2005
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Mots clef - Keywords : Stéphane Bern - Fou du Roi - France Inter - Lundi 21 novembre 2005 - Paul Anka - Florine - oulashe.fr.tc