624] La Fondation Mona Bismarck à Paris expose le trousseau nuptial de la reine de Mai
A son départ en exil, la reine avait emporté à Genève sa garde-robe de 1930. Elle se retrouve aujourd’hui à la Fondation Mona Bismarck.
C’était une affaire conclue dès l’enfance. A 10 ans, en 1916, Marie José de Belgique se trouvait promise au futur roi d’Italie. Inutile de préciser que nul ne lui avait demandé son avis.
Le mariage n’aura cependant lieu qu’en 1930. L’Italie avait connu entre-temps ce que l’on appellera pudiquement des troubles politiques. Depuis 1922, c’est Benito Mussolini qui détient le pouvoir réel.
Pour donner un peu de glamour à la dynastie des Savoie, où elle avait été précédée par les fort peu sexy reines Marguerite et Hélène, un grand coup sera décidé pour Marie-José. Cette grande blonde ultramince aux superbes yeux bleus recevra non pas une garde-robe de princesse, mais de star. Ce ne seront que satins moulants et décolletés dans le dos. L’unique condition posée est que tout se voie confectionné sur place. Mussolini a décrété l’autarcie.
En 1946, Marie-José et son mari Umberto doivent quitter le pays en toute hâte après un mois de règne. Un plébiscite vient de déclarer la chute de la monarchie, en dépit de l’antifascisme militant (et dangereux pour les siens) de l’ex-princesse héritière. Un certain nombre de malles seront faites. Dans l’une d’elles, une femme de chambre glissera le trousseau de 1930, qui comprenait aussi les traînes de cérémonie. Pourquoi ce geste? Mystère. Non seulement les vêtements étaient démodés, mais leur destinataire n’aurait plus l’occasion de les remettre.
Marie-José ne se doutait pas en quittant Naples qu’elle passerait un demi-siècle de sa vie à Genève. Elle y habitera le château de Merlinge, dépourvue de la simili cour entourant à Lausanne sa consœur dans le malheur Victoria Eugenia d’Espagne. Marie Jose s’intéressera de près à la musique contemporaine, créant notamment un prix. Elle écrira aussi plusieurs livres sur la famille de Savoie. Après un passage au Mexique, loin des siens, elle reviendra mourir dans notre ville. C’était en janvier 2001.
(ed)
❚ Fondation Mona Bismarck, Paris, jusqu’au 12 décembre. Ouvert du mardi au samedi de 10 h 30 à 18 h 30.
Entrée libre.
Site :
source : www.tdg.ch du 24.10.2009 par (ed)