129] France Inter, la différence ?

PRESSE : "L'Humanité" du 7 septembre 2006

"Quelle différence ? "

FRANCE INTER . Rentrée à haut risque.

« Daniel Mermet présentera-t-il le 7-9 ? Guy Carlier dira-t-il du mal de Fogiel ? Stéphane Paoli est-il au placard ? » : les interrogations d’Isabelle Giordano, l’égérie du « bien consommer » de France Inter, sonnent aussi faux que la transformation de son émission matinale, Service public, en conférence de rentrée du navire amiral de Radio France. Le service public verrouille sa com’ et tourne en dérision les inquiétudes autour d’une rentrée brûlante, présidentielle oblige.

Et le président de la Maison ronde, Jean-Paul Cluzel, de battre sa coulpe face au « traitement assez peu citoyen du référendum sur la constitution européenne », tout en annonçant « le plus grand effort de renouvellement depuis longtemps ». À voir. Car, pour les dirigeants de la radio publique, 60 % de l’audience se réalise entre 6 heures et 14 heures. Gros bouleversement donc le matin. Arrive aux manettes du 7-9 Nicolas Demorand, qui, l’an passé, a dopé le prime time de France Culture. Las, les éditorialistes de cette tranche sont toujours les mêmes. Et comme on vit « dans un monde d’images », dixit Cluzel, où « la radio est un média qui a un coup de mou », il va recruter du côté du PAF : retour de Guy Carlier à 7 h 54, promotion d’Isabelle Giordano, flanquée d’Yves Decaens, à 9 h 30, arrivée de Colombe Schneck à l’heure où Morandini ausculte la télé sur Europe 1. Et toujours Stéphane Bern en guise de Fou du roi...

Un recrutement people aussi difficile à avaler que la relégation à 15 heures, malgré les 200 000 pétitionnaires, de l’émis- - sion de Daniel Mermet, Là-bas si j’y suis : « Mermet ne retrouvera jamais son audience, reconnaît Frédéric Schlesinger, le patron d’Inter. Mais il nous permettra de progresser de 0,2 point sur cette tranche, comme le fera Frédéric Bonnaud à 16 h 30. » Raisonnement purement comptable, donc. Et Paoli ? Il va mieux. Avec le Franc-Parler, chaque lundi à 19 h 30, il veut créer une émission de référence, bien qu’à ses dires, « en politique, le franc-parler, ça n’existe pas ». En radio, en revanche, certains se lâchent. Comme l’indéboulonnable José Arthur, cons- puant, à l’heure du podcasting, la « radio faite par les auditeurs ». Ou encore Jean-Paul Cluzel s’étonnant que l’on puisse écouter encore un bon vieux transistor à l’heure de PPDA.

Caroline Constant et Sébastien Homer

source : le web de l'Humanité

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